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Lumière sur… Les médecins du Cap Ferret (1911-1939)

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Au début des années 1910, le Cap Ferret est une terre charmante et pittoresque mais une terre… déserte. « Un peu éventée en hiver, un peu brûlée en été, cette côté marine et boisée tire son principal charme de son aspect de désert civilisé, de solitude calme et reposante », vante L’Avenir d’Arcachon le 7 août 1910. « Nul bruit que la voix régulièrement grondeuse de la mer voisine. »

Le village est tout de même peuplé des gardiens du phare et du sémaphore, des douaniers, des ostréiculteurs dans leurs cabanes et des estivants dans leurs chalets. Mais ici, point de médecin à l’horizon ! Le Cap Ferret est alors un désert… médical.

Création de sociétés médicales

Face au manque de médecins, les habitants décident de former eux-mêmes une société afin de se procurer un service médical permanent.

La société philanthropique des sections du Cap Ferret et Piquey est créée vers 1911. Le principe est simple. Les adhérents s’engagent à payer pendant 4 ans une cotisation annuelle de 56 francs, versée par trimestre. C’est l’ensemble de ces cotisations qui servent à payer le médecin. Les non-adhérents doivent eux s’acquitter d’un droit d’entrée de 10 ou 50 francs. Tout membre qui ne paye pas sa cotisation ne reçoit plus les soins du docteur. De son côté, le médecin s’allie avec un pharmacien pour fournir les médicaments utiles aux patients (il est indemnisé du coût des médicaments par ceux à qui il les a délivrés) et il ne peut prendre de congé sans avoir prévenu les membres du bureau trois mois avant son départ.

Le 21 juillet 1911, le Conseil Municipal de La Teste vote une subvention en faveur de cette société :

« M. le Maire fait connaître au Conseil que les difficultés rencontrées dans la Presqu’île du Cap Ferret, pour assurer les soins médicaux et pharmaceutiques, ont amené les habitants à se constituer en Société pour payer un médecin qui assurera les soins à tous les malades.
Ces soins incomberaient, en partie, à la Commune ; la Société ne veut pas se dérober à cette obligation, mais demande que la commune veuille bien l’aider par une modeste subvention.
M. Bordelais propose une somme de 300 francs qui serait partagée entre les deux praticiens de la presqu’île à la condition qu’il serait fourni aux indigents soins et remèdes.
Cette somme est votée à l’unanimité. »

L’année suivante, à la demande de M. Bordelais, les édiles testerins accordent un crédit annuel de 100 francs à titre de subvention à la Société philanthropique du Ferret. La somme devra être équitablement partagée entre les deux médecins faisant partie de cette société.

D’autres sociétés médicales ont été créées par les habitants :

  • La société philanthropique de la Villa Algérienne et Piquey. Son existence est avérée entre 1913 et 1937 (au moins). Son président est M. Marcel Jean Mercé.
  • La société de secours mutuels, la Mutuelle philanthropique à Piraillan. Son trésorier est Jean-Octave Ducamin.

1911 : le 1er médecin du Cap Ferret

Bien que la délibération ci-dessus fait état de deux médecins, les recherches menées ont permis de n’en trouver qu’un seul à cette période.

Au printemps 1911, la presse locale annonce l’arrivée d’un médecin au Cap Ferret. Un certain docteur de Saint-Cyr s’installe dans le quartier du Phare. « Cette presqu’île, dépourvue de médecin, aura la satisfaction d’avoir tous les secours voulus. ».

Les affaires ne semblent pas fructueuses pour le tout nouveau médecin. Un an plus tard, une fête de bienfaisance est organisée, à laquelle participe la célèbre cantatrice Mary Boyer, une habituée du Cap Ferret. « Mais le côté le plus piquant de cette affaire est que ledit concert était organisé au profit du médecin de la localité, privé de ressources par un état sanitaire trop satisfaisant. Heureux pays ! ».

1932 : le 6ème médecin en 8 ans

Le 1er mai 1932, Albert Clinquart, le correspondant ferret-capien de L’Avenir d’Arcachon, dresse un état des lieux inquiétant de la situation médicale du Cap Ferret au vu du « désamour » des praticiens pour la région :

« Puisque nous en sommes au chapitre Docteur, constations en passant que s’ils aiment à venir parmi nous y faire cure d’air et de repos, le pays ne doit guère leur convenir pour y pratiquer – en huit ans, en effet, c’est le sixième médecin qui vient de nous quitter. La santé des habitants de cette région est-elle à ce point florissante qu’un docteur ne puisse pas y gagner sa vie ?
Le cas serait probable si les habitants ne versaient au médecin résident par l’intermédiaire de la société médicale qu’ils ont formé un fixe de 18.000 francs par an ; ils payent de ce fait les visites à 5 frs seulement ajoutés à cela les consultations à 20 frs pour les non-sociétaires, la pharmacie, et vous ne serez pas loin du total de 40 000 francs annuel ; évidemment un homme qui prend soin de la vie de ses semblables n’est jamais assez récompensé, mais si l’on tient compte des dépenses qu’exige en ville la pratique de cette profession, l’on peut conclure que la situation faite au docteur résidant au Cap-Ferret n’est pas à dédaigner. »

Selon M. Clinquart, le profil du médecin idéal serait « un homme qui a dépassé la quarantaine », « car le manque de distraction intellectuelle dû à l’isolement presque complet dans lequel sont obligés de se tenir nos docteurs, pèse lourdement, après quelques temps, sur les trop jeunes, et je ne suis pas loin de croire que c’est là la cause principale des défections signalées. »

Son vœu est exaucé deux semaines plus tard. Le 15 mai 1932, les membres de la Société médicale, réunis en assemblée générale à l’école du Phare, rencontrent le nouveau docteur. Le docteur Raine, la soixantaine tout juste, succède au docteur Obrenowitch. M. Clinquart s’en fait l’écho dans son article suivant. Le nouveau venu est « des plus sympathiques. » Il a déjà exercé dans la région 20 ans plus tôt (sur Lège dans les années 1900) et il n’a reçu que des éloges de la part de ses anciens patients. Il s’agit de Pierre Edouard Joseph Raine, né en 1872 à Préchac.

M. Clinquart revient sur quelques polémiques et dissensions survenues au cours de la réunion :

« Peu importe par qui et comment le nouveau docteur a été présenté ; le choix ne pouvait être meilleur et offrir des garanties plus désirables ; c’est l’avis unanime des membres de la Société médicale qui en dernier lieu avaient seuls à faire ce choix.
Que la dite association ne soit plus légale par la teneur de ses statuts, peu importe ; ce qui est nécessaire tout d’abord, c’est que quelqu’un soit sur place pour prendre soin de la santé publique ; ensuite nous verrons à régulariser la situation au mieux des intérêts réciproques et il sera d’autant plus facile de le faire que chacun aime trop sa petite personne pour laisser subsister le risque qu’elle reste, en cas de danger, sans l’aide des soins d’un homme de l’art ; non seulement l’intérêt des malades et de nous tous qui sommes susceptibles de l’être, est en jeu, il existe aussi celui des commerçants et des personnes qui ont des chalets à louer ; ils seraient les premiers à pâtir si on cherchait des difficultés à un service qui n’est peut-être pas parfait mais qui a fonctionné quoiqu’on en dise, très normalement à ce jour…»

Liste des médecins ayant exercé sur la Presqu’île

Cette liste n’est pas exhaustive et peut être amenée à être modifiée. 

1911 Dr De Saint-Cyr
Vers 1921-1928Dr Supervielle
 Pierre Daniel SUPERVIELLE, né le 22 décembre 1880 à Oloron, docteur en médecine, époux de Marguerite Duthil, en résidence à Piquey en 1923, médecin ayant pharmacie, exerçant de Claouey à la Villa Algérienne, décédé le 5 octobre 1953 à Piquey.
Vers 1926-1927Dr Augé
 Xavier Charles Eugène AUGÉ, né le 28 avril 1879 à Perpignan, en résidence dans la section du Cap Ferret en 1925.
Vers 1928Dr Béguier
 Médecin ayant pharmacie, exerçant du Cap Ferret à la Villa Algérienne, villa Idéale.
Possiblement Emile Eugène Béguier, né le 18 avril 1870 à Paizay-Naudouin-Embourie, décédé le 18 septembre 1928 à Bordeaux (mais domicilié au Cap Ferret).
Vers 1932Dr Obrenovitch
Vers 1932Dr Raine
 Pierre Edouard « Joseph » RAINE, né le 21 août 1872 à Préchac, docteur en médecine, en résidence à Lège en 1901 et 1906.
Vers 1935-1939Dr Détrieux

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“Les souvenirs d’un homme constituent sa propre bibliothèque.”
Aldous Huxley, écrivain anglais (1894-1963)

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Service des archives
79 avenue de la Mairie, Lège bourg
archives@legecapferret.fr
05.57.17.07.80

SOURCES ET RÉFÉRENCES

Les Archives municipales de Lège-Cap Ferret :

  • André Rebsomen, La Côte d’Argent, 1928
  • Fonds Line Pareau : statuts de la Société Philanthropiques des sections du Cap Ferret et Piquey
  • Fonds François Bisch : permis de circulation en bateau du Dr Détrieux

Les Archives municipales de La Teste-de-Buch :

  • Délibérations du Conseil Municipal

Les Archives Départementales : 

  • de la Gironde : recensements de population de La Teste de 1921 et 1926
  • des Pyrénées-Atlantiques : matricule militaire de Pierre Daniel Supervielle
  • de la Haute-Garonne : matricule militaire de Xavier Charles Eugène Augé
  • du Lot-et-Garonne : matricule militaire de Pierre Édouard « Joseph » Raine

Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF :

  • L’Avenir d’Arcachon, 9 avril 1911
  • L’Avenir d’Arcachon, 1er mai 1932
  • L’Avenir d’Arcachon, 15 mai 1932
  • L’Avenir d’Arcachon, 22 mai 1932

RetroNews, le site de presse ancienne de la BnF : 

  • La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, 11 septembre 1912
  • La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, 4 juillet 1913
  • La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, 24 septembre 1913
  • Journal officiel de la République française, 27 juillet 1936
  • Journal officiel de la République française, 23 août 1937
  • La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, 25 août 1937
  • Journal officiel de la République française, 12 mars 1938
  • Journal Officiel de la République Française, 24 janvier 1940

 

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Blandine Caulier

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Adjointe aux affaires sociales et solidarité, petite enfance

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En réponse aux incendies de l’été 2022, nous avons mis en place des mesures concrètes et inédites, avec les acteurs publics et les riverains, pour mieux prévenir le risque, alerter la population, faciliter le travail des secours et anticiper une éventuelle évacuation.

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Soutenir les associations coûte que coûte

Les clubs et associations sont les piliers de notre vie locale, ils irriguent toutes les générations et tous les villages. Nous les soutenons humainement, matériellement et financièrement, pour leurs grands projets et leur quotidien. Nous avons aussi œuvré pour renforcer les échanges entre bénévoles

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La culture et les animations rassemblent nos concitoyens, au-delà de leur âge ou de leurs sensibilités. Notre priorité est d’assurer l’accès à une culture de qualité pour tous, à travers nos grands événements, nos temps forts et nos enseignements artistiques et de proposer des temps de convivialité toute l’année.

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Adjointe à l’environnement, Développement Durable, agenda 21

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Nous vivons sur un territoire aussi exceptionnel que fragile. La Ville intègre systématiquement les préoccupations environnementales et paysagères dans ses décisions. Nous privilégions la sobriété, la qualité et l’authenticité dans nos choix d’aménagements, de plantations ou de gestion des espaces naturels.

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Nous avons testé différents revêtements perméables et innovants, pour les trottoirs, les voies vertes, et les stationnements, au cœur des différents villages.

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Le tourisme fait partie de l’ADN de notre commune. Pour le conserver et évoluer sereinement face aux nouveaux enjeux soulevés par l’hyper attractivité de la Presqu’ île en saison, nous veillons à réconcilier les visiteurs et les habitants, et nous imaginons la station de 2040 : une presqu’île accueillante, préservée et ouverte, sous réserve que l’on respecte son authenticité.

Laetitia Guignard

1ère adjointe aux finances, à l’administration générale, à la démocratie participative et à la vie économique

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La Ville a initié une politique inédite de démocratie participative pour ajuster les politiques publiques au plus près des citoyens, transformer et fortifier le lien social, mais aussi renouveler la démocratie. Nous travaillons avec les citoyens sur différentes échelles de projets et de territoire, pour enrichir nos décisions et mieux partager l’action publique.